Les Figures du quartier avec Jaurès, fondateur du disquaire Soul Ableta 📀

Parle-nous de toi. As-tu toujours Ă©tĂ© disquaire ou est-ce une reconversion ? Pourquoi as-tu choisi ce mĂ©tier ? 

“J’ai fait des petits jobs avant de vendre des disques, mais ça fait plus de 15 ans que j’exerce cette activitĂ©. Je me suis lancĂ© lĂ -dedans par passion pour la musique.”

Qu’est ce qui t’a poussĂ© Ă  sauter le pas et Ă  crĂ©er ton entreprise ?

“Cela me semblait dans l’ordre des choses, c’était une Ă©volution naturelle. Avant j’ai longtemps vendu des disques par correspondance et je faisais des bourses aux disques nationale et internationale. C’était la concrĂ©tisation de mon activitĂ©.”

Quand as-tu commencĂ© Ă  monter ton shop et qu’est ce qui t’y a poussĂ© ? Quelles ont Ă©tĂ© les Ă©tapes clĂ©s avant l’ouverture ?

“En 2017, j’ai eu l’envie de passer Ă  une autre Ă©tape dans mon activitĂ©, de la rendre plus stable et aussi l’âge qui m’a donnĂ© envie de m’établir quelque part de manière durable… L’étape la plus compliquĂ© a Ă©tĂ© de trouver un local dans le quartier de la goutte d’or oĂą je tenais Ă  m’installer. Ensuite, ce qui perdure encore aujourd’hui, qui reprĂ©sente un problème ce sont les nuisances sonores du quartier, mais ça c’est une autre histoire… “

Dis-en nous plus sur tes diffĂ©rentes initiatives. Quelles sont les particularitĂ©s et comment as-tu eu l’idĂ©e de crĂ©er ces projets ?

“J’organise des showcases Ă  la boutique un dimanche sur deux. Ces Ă©vènements sont disponibles sur notre page YouTube (avant COVID). Je fais aussi des interviews d’artistes notamment ceux qui sortent leur premier album. Je transmets aussi des tĂ©moignages d’habitants du coin… L’idĂ©e est de transformer le magasin Ă©pisodiquement en lieu d’expression culturel mais aussi en lieu de rencontre, j’ai vraiment envie que les gens s’y sentent bien et que ce soit un espace d’échange.”

Comment rĂ©ussis-tu Ă  te dĂ©marquer malgrĂ© la concurrence des nouvelles technologies / Quelle est la valeur ajoutĂ©e de ce que tu proposes ? 

“Je ne comprends pas le principe de concurrence… Pour moi il y a de la place pour tout le monde. NĂ©anmoins il parait que nos bacs de musique classique ne sont pas courants, ainsi que Pays de l’Est, musique africaine, aussi la vieille chanson française … 

Il n’empĂŞche que certains disquaires sont Ă©tablis depuis bien plus longtemps et mon but n’a jamais Ă©tĂ© d’être une rĂ©fĂ©rence ou de prendre leur place. Chaque magasin ressemble Ă  son crĂ©ateur en plus alors c’est particulier, on est tous très diffĂ©rents. Moi je suis dans une grille un peu particulière puisque j’ai fait des brocantes pendant longtemps alors mon activitĂ© s’y apparente un peu. On vient aussi pour chiner dans mon shop et puis je ne fais pas que les disques moi je fais aussi des amplificateurs, des platines vinyles, des machines hifis, des postes de cassettes, je vends aussi des cassettes audios comme on avait dans les walkmans, et mĂŞme des bouquins. Donc Ă  la limite je dirais quand mĂŞme que ça me diffĂ©rencie parce que ça ressemble un peu Ă  une brocante finalement.”

Peux-tu nous raconter les erreurs que tu as faites et les leçons que tu en as tirĂ© ?

“J’ai longtemps eu l’habitude d’attendre après les autres, ce qui me bloquait et m’empĂŞchait de faire Ă©normĂ©ment de choses. Après j’ai aussi eu longtemps du mal Ă  dĂ©lĂ©guer mais quand on a beaucoup de choses Ă  faire on est forcĂ© de se rendre compte qu’on ne peut pas s’occuper seul de tout alors il ne faut pas hĂ©siter Ă  dĂ©lĂ©guer sur certaine taches …”

Qu’est-ce qui te fait vibrer dans ton travail ?

“La musique ! Beaucoup de genres diffĂ©rents m’inspirent, mais j’ai mes phases. En ce moment j’aime beaucoup un disque de Jazz contemporain d’Afrique du Sud qui s’appelle Indaba. En plus j’adore la pochette. Il y aussi Hugo tsr, un rappeur français que j’ai dĂ©couvert il n’y a pas longtemps et que je trouve gĂ©nial. Les objets en eux – mĂŞmes Ă©galement que ce soient les vinyles, les platines ça me fait vibrer.”

Quelle est ta vision pour ton shop ? As-tu un rĂŞve ? (Penses-tu la faire Ă©voluer dans ce sens dans les prochaines annĂ©es ?) 

“J’aimerais bien sĂ»r qu’il perdure le plus longtemps, et pouvoir faire dĂ©couvrir des nouvelles sonoritĂ©s Ă  beaucoup de personnes. Ça revient Ă  partager ce qui moi me passionne et le transmettre autour de moi.  Pour ce qui est du rĂŞve, il s’est dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©, j’exerce une activitĂ© qui me plait et me permet de vivre de ma passion quotidiennement…”

Travailles-tu avec d’autres partenaires indĂ©pendants qui ont la mĂŞme vision que toi ?

“Cette annĂ©e je compte dĂ©velopper des partenariats avec d’autres commerçants du quartier. Il faudra venir voir si vous voulez en dĂ©couvrir davantage !”

Pour découvrir Soul Ableta :

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