Les Figures du quartier avec Jean-Noël co-fondateur de La Caverne 🍄

Parle-nous de toi. As-tu toujours Ă©tĂ© agriculteur ou est-ce une reconversion ? Pourquoi as-tu choisi ce mĂ©tier ? 

” C’est une reconversion, avant j’étais ingĂ©nieur dans le bâtiment en gĂ©nie thermique tout ce qui est chauffage, isolation. Je ne me voyais pas passer ma vie derrière un ordinateur, j’en ai eu marre. Et puis, comme j’ai toujours Ă©tĂ© passionnĂ© par les plantes j’ai voulu chercher un mĂ©tier plus proche du vĂ©gĂ©tal. Je me suis renseignĂ© et puis plus qu’un choix prĂ©dĂ©terminĂ© c’était tout un concept que j’avais envie de bâtir. C’était aussi une question de faire quelque chose d’utile. “

Qu’est ce qui t’a poussĂ© Ă  sauter le pas et Ă  crĂ©er ton entreprise ?

” Après la crise de 2008 c’était très compliquĂ© de trouver du travail et moi qui suit arrivĂ©e dans la vie active en 2010-2012 je trouvais tout simplement pas de boulot. Ensuite je bougeais beaucoup, beaucoup de voyages donc j’en ai profitĂ© pour commencer Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  un plan B et en 2014 je suis vraiment entrĂ© dans le concret pour commencer Ă  monter ma boite, Ă  dĂ©velopper vraiment le concept. Après, tout s’est enchainĂ© et avec nos idĂ©es on s’est dĂ©veloppĂ© très vite. “

Dis-en nous plus sur ta ferme. Quelles sont ses particularités ?

” Alors je suis situĂ© dans un ancien parking sous terrain et je fais pousser plusieurs espèces de champignons (shiitakes, pleurotes, champignons de Paris), des endives, et avec la boite Aura on propose aussi des micros pousses, tout est bio. On propose des livraisons aussi et Ă  part pour les trop grosses commandes on fait tout Ă  vĂ©lo !

On est aussi très engagĂ©s notamment dans la recup alimentaire. On travaille beaucoup avec Too Good to go pour Ă©viter de devoir jeter nos invendus. C’est une manière pour les gens d’acheter nos produits Ă  prix cassĂ©s et pour nous ça rejoint notre vision zĂ©ro dĂ©chet et surtout ça nous Ă©vite de voir notre travail partir Ă  la poubelle ! 

De l’autre cĂ´tĂ© on a aussi tout ce qui est du domaine social. C’est très important pour nous particulièrement parce que dĂ©jĂ  les locaux dans lequel on est, et bien on est sous de logements sociaux. Donc on essaie de recruter en local vraiment les gens du quartier. On fait aussi des distributions Ă  tarifs prĂ©fĂ©rentiels pour les rĂ©sidents. Et on a un aspect pĂ©dagogique aussi qu’on essaie de dĂ©velopper que ce soit dans les Ă©coles du quartier ou directement auprès des rĂ©sidents. “

Comment rĂ©ussis-tu Ă  te dĂ©marquer malgrĂ© la concurrence des autres agriculteurs ? 

” Je n’ai pas tellement besoin de me dĂ©marquer puisque dans mon secteur malgrĂ© la forte concurrence il y a quand mĂŞme une pĂ©nurie d’offre. Il n’y a plus que 30 champignonnières en France et la dernière qui existait Ă  Paris a fermĂ© ses portes il y a dĂ©jĂ  50 ans, on est la relève. Et puis notre concept mĂŞme l’agriculture urbaine, c’est le genre d’initiative dont les consommateurs sont demandeurs. Surtout qu’on propose des prix abordables pour des circuits courts et des produits ultra frais. Monter un business c’est toujours compliquĂ© mais en adoptant la bonne structure de couts, une diffĂ©rente des autres c’est plus facile de s’en sortir. Et puis aussi on utilise des infrastructures prĂ©existantes contrairement aux exploitants qui sont Ă  la campagne qui construise alors c’est dĂ©jĂ  une rĂ©duction de couts. “

Peux-tu nous raconter les erreurs que tu as faites et les leçons que tu en as tirĂ© ? 

” J’ai commis diffĂ©rentes erreurs que ce soient des erreurs de recrutement, d’investissement, des erreurs commerciales, au final on continue toujours de faire des erreurs on essaie simplement de ne pas reproduire les mĂŞmes. “

Qu’est-ce qui te fait vibrer dans ton travail ? Quelle est ta vision pour ta ferme ? As-tu un rĂŞve ? (Penses-tu la faire Ă©voluer dans ce sens dans les prochaines annĂ©es ?) 

” La diversitĂ© des projets et puis la libertĂ© offerte par mon job, on fait plein de choses diffĂ©rentes en rĂ©alitĂ©. Alors le but je pense que c’est surtout de continuer Ă  se diversifier que ce soit dans la gestion du patrimoine comme c’est dĂ©jĂ  le cas ou dans l’hĂ©bergement de diffĂ©rentes boites/ startups qu’on fait comme Wesh Grow, Aura, La supĂ©rette… On multiplie aussi les lieux dans lesquels on est implantĂ© que ce soit dans Paris mĂŞme comme avec les nouveaux locaux de montreuil que l’on a rĂ©cemment acquis mais aussi dans d’autres villes secondaires de France. “

Pour découvrir La Caverne :

https://www.instagram.com/lacaverne_urbanfarm/?hl=fr

par Lucie Pollet